Ma relation à mon père m’a fait grossir : le rôle de l’hypnose dans la sortie des TCA
La relation père-fille peut contenir des dynamiques qui, combinées à d’autres facteurs, peuvent être des facteurs de risque ou contribuer au développement de troubles du comportement alimentaire (TCA) chez une femme. Voici une liste détaillée de ces facettes.
1. Le Rapport Direct au Corps, au Poids et à l’Alimentation
- Les critiques directes : Un père qui fait des remarques, même sous forme de « blagues », sur le poids, la silhouette ou l’appétit de sa fille (« Tu as un peu forci, non ? », « Fais attention, tu vas prendre des hanches »).
- Les surnoms dévalorisants : L’utilisation de surnoms liés au poids (« ma petite bouboule », « mon petit cochon ») qui, même dits avec affection, ancrent une image corporelle négative.
- Le contrôle alimentaire : Un père qui surveille activement ce que sa fille mange, la met au régime, ou lui interdit certains aliments, créant ainsi une relation de honte et de contrôle avec la nourriture.
- La valorisation exclusive de la minceur : Un père qui complimente sa fille uniquement lorsqu’elle perd du poids ou qui ne la complimente que sur son apparence physique. Le message implicite est : « Ton corps est ta principale valeur ».
- La comparaison : Comparer sa fille à d’autres femmes (sa mère, une sœur, une célébrité) en soulignant leur minceur ou leur « belle silhouette ».
2. Le Perfectionnisme et les Attentes Élevées
- L’exigence de perfection : Un père très exigeant sur le plan scolaire ou sportif, qui pousse sa fille à être « parfaite ». Le TCA devient alors une nouvelle arène où atteindre une perfection illusoire : le corps parfait.
- L’amour conditionnel : Une impression, réelle ou ressentie, que l’amour et la fierté du père dépendent des réussites. La fille peut croire que si elle atteint un corps « parfait », elle obtiendra enfin une validation inconditionnelle.
- L’incapacité à gérer l’échec : Un père qui ne tolère pas l’échec ou la vulnérabilité. Le contrôle du poids et de la nourriture devient un refuge, un domaine où la fille a l’impression de ne jamais échouer.
3. Le Climat Émotionnel et le Manque de Validation
- L’indisponibilité émotionnelle : Un père distant, absent, ou incapable d’exprimer ses émotions. Le TCA peut devenir une manière de combler un vide affectif (hyperphagie) ou un moyen de « disparaître » pour ne plus ressentir ce manque (anorexie).
- Le besoin désespéré de validation : La fille peut utiliser son corps et son alimentation comme un langage pour attirer l’attention d’un père qui ne la « voit » pas. Le TCA devient un cri silencieux : « Regarde-moi, vois ma souffrance ».
- L’interdiction des émotions « négatives » : Dans une famille où la colère ou la tristesse ne sont pas autorisées, le TCA peut servir de mécanisme pour anesthésier ces sentiments. Le contrôle de la faim ou les crises de boulimie deviennent un exutoire.
4. Le Modèle Paternel
- Le père lui-même obsédé par son corps : Un père qui fait constamment des régimes, parle de son poids, fait du sport à l’excès. Il transmet, sans le vouloir, une anxiété liée au corps et à la nourriture.
- Les critiques sur le corps de la mère : Un père qui critique régulièrement le poids ou l’apparence de sa femme. La fille intériorise l’idée que le corps d’une femme est un objet de jugement constant.
- L’idéalisation d’un certain type de femme : Un père qui exprime ouvertement sa préférence pour les femmes très minces (actrices, mannequins), créant un standard inatteignable pour sa fille.
5. L’Absence, la Surprotection ou les Frontières Floues
- Le père absent (physiquement ou psychologiquement) : En l’absence d’une figure paternelle stable, la fille peut chercher le contrôle dans le seul domaine qui lui appartient : son corps. C’est une tentative de créer une structure interne.
- Le père surprotecteur ou « fusionnel » : Un père trop présent, qui ne laisse pas sa fille développer son autonomie. Le TCA peut être une rébellion radicale, une manière de crier « Mon corps m’appartient ».
- Le père séducteur : Une dynamique inappropriée où le père place sa fille dans une position de « petite femme », créant une confusion. Le TCA peut alors être une tentative inconsciente de « détruire » un corps devenu source de malaise.
6. Les Traumatismes et Situations Abusives
- Les abus psychologiques, physiques ou sexuels : C’est un facteur de risque majeur. Le TCA peut être une stratégie de survie pour se dissocier d’un corps source de douleur, se punir, ou tenter de disparaître pour éviter de futures agressions. C’est une tentative désespérée de reprendre le contrôle sur un corps qui a été violé.
Mon père, ce vide et les kilos en trop : l’impact de la relation paternelle sur les troubles alimentaires
« Je crois que j’ai toujours attendu quelque chose de lui… une reconnaissance qui n’est jamais venue. Alors, à la place, je remplissais»
Cette phrase, c’est Sarah qui la prononce, en séance. Depuis près de quinze ans, elle se bat. Contre son poids, contre ses crises de boulimie, contre cette sensation de ne jamais être assez. Elle a tout essayé. Les régimes drastiques, la nutritionniste bienveillante mais qui ne comprenait pas la tempête intérieure, le psychologue qui écoutait sans vraiment entendre l’urgence.
La faim qui cache une autre faim
Sarah est comme beaucoup de femmes que j’accompagne. Intelligente, volontaire, perfectionniste. Mais à l’intérieur, il y a un vide. Un gouffre que la nourriture vient combler, encore et encore. Au fil de nos conversations, un fantôme s’est invité dans le cabinet : celui de son père. Un père aimant, oui. Présent physiquement, certainement. Mais émotionnellement absent. Un père qui ne disait jamais « je suis fier de toi », qui ne validait jamais ses réussites, qui ne lui offrait jamais ce regard qui dit « tu es parfaite comme tu es ».
Le déclic a eu lieu sous hypnose. Soudain, l’évidence. La nourriture avait pris la place de l’amour paternel. Chaque crise de boulimie, chaque compulsion d’hyperphagie, n’était qu’un cri désespéré pour obtenir ce qui lui avait tant manqué. Remplir le ventre pour ne pas sentir le vide dans le cœur. C’est un mécanisme de survie que son inconscient a mis en place, une stratégie pour apaiser une douleur trop profonde.
L’inconscient et le poids des manques
Ce que Sarah a compris, c’est que son trouble du comportement alimentaire n’était pas un problème de volonté. C’est une erreur que tant de personnes font, s’enfonçant dans la culpabilité. Le TCA est le symptôme, pas la cause. Pour l’inconscient, une faim affective est aussi réelle qu’une faim physique. Il ne fait pas la différence. Le manque de reconnaissance, le besoin de sécurité, le sentiment d’illégitimité créent une insécurité intérieure si forte que le seul moyen de l’apaiser devient l’acte de manger.
Pour certaines, ce sera la boulimie, ce besoin de se remplir frénétiquement pour ensuite tout rejeter, comme pour vomir la souffrance et la culpabilité. Pour d’autres, ce sera une prise de poids progressive, l’hyperphagie qui installe des kilos comme une armure. Le surpoids devient une protection symbolique, une muraille de chair pour se protéger d’un monde extérieur perçu comme menaçant, ou pour occuper une place qu’on ne s’est jamais sentie légitime de prendre.
Pourquoi les régimes échouent face à la blessure paternelle
Vous comprenez maintenant pourquoi aucun régime ne peut fonctionner sur le long terme. Un régime vous dit quoi manger. Il ne vous demande jamais pourquoi vous mangez. Il s’attaque au symptôme, en ignorant totalement la blessure émotionnelle qui le nourrit. La restriction ne fait qu’augmenter la frustration et le sentiment d’échec, renforçant le cycle infernal du TCA : restriction, compulsion, culpabilité.
C’est là que la thérapie et l’hypnose changent radicalement la donne. Le but n’est pas de contrôler votre alimentation, mais de comprendre ce que votre compulsion cherche à vous dire. L’hypnose est une conversation directe avec votre inconscient. C’est un outil puissant pour aller revisiter en toute sécurité ces moments où la petite fille en vous s’est sentie invisible aux yeux de son père. Il ne s’agit pas d’accuser, mais de réparer. De donner à cette partie de vous la reconnaissance et la sécurité qu’elle n’a jamais reçues.
Se libérer du trouble alimentaire en guérissant son histoire
Le chemin pour se libérer des troubles alimentaires n’est pas une lutte contre la nourriture. C’est un chemin de réconciliation avec soi-même. Il s’agit d’apprendre à se donner ce que l’on a attendu des autres. En travaillant sur la racine du problème – cette blessure liée au père –, le symptôme perd sa raison d’être. Les compulsions s’espacent, non par la force de la volonté, mais parce que le vide intérieur commence à se remplir… de votre propre amour.
La guérison du TCA n’est pas une question de poids, mais de paix. Et si la clé n’était pas de vous battre contre votre corps, mais d’écouter enfin ce que votre faim a à vous dire ? L’hypnose vous permet de traduire ce langage, de soigner la cause profonde et se remplir de soi, pour se débarrasser de ce vide lourd et angoissant.
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