« Je suis épuisée avant même que ma journée ne commence. Mes nuits sont un combat, et la journée, la nourriture est la seule chose qui me donne l’impression de tenir le coup. »
On se bat contre les compulsions alimentaires, la boulimie ou l’hyperphagie, en se concentrant sur l’assiette. Sauf qu’en se concentrant sur les mauvais sujets, on ne fait presque aucun progrès. Si vous avez des problèmes de sommeil, il faut d’abord les régler d’urgence avant de vouloir travailler sur son alimentation.
Voilà 3 grands courants qui génèrent des troubles alimentaires :
1°) L’interminable attente du sommeil : la porte d’entrée vers les compulsions
Le premier combat de la nuit est celui de l’endormissement. Les heures défilent, votre esprit mouline, impossible de trouver le bouton « off ». Chaque minute qui passe alimente l’angoisse du lendemain : la fatigue, le manque de concentration, l’irritabilité. Vous finissez par sombrer pour quelques heures seulement.
Le manque de sommeil va alors générer deux comportements toxiques :
1°) Vous poussez à manger (sans faim dans l’estomac) avant de vous coucher afin de vous sentir rempli pour mieux vous endormir.
2°) Au réveil, votre corps est en état d’alerte. Il n’a qu’une seule mission : trouver de l’énergie, vite. Votre cerveau, privé de son repos réparateur, se tourne instinctivement vers sa source de carburant la plus rapide : le sucre et le gras. Ce n’est pas un manque de volonté, c’est une réponse de survie.
Et la fatigue tout au long de la journée appelle à manger pour se maintenir éveillé.
Sans compter fait que le sentiment de satiété est bien moins présent, on mange alors bien plus que de raison. Cela s’explique de façon biologique, en dessous d’une nuit de 8h de sommeil, les personnes subissent une baisse de l’hormone de la satiété : la leptine.

2°) Des nuits sans repos : quand le sommeil agité affame votre corps
Parfois, on dort, mais le sommeil est une illusion. Il est léger, agité, entrecoupé de micro-réveils. On se réveille avec la sensation d’avoir lutté toute la nuit. Ce sommeil de mauvaise qualité ne recharge pas les batteries, il les vide. Certaines nuits sont même peuplées de rêves si intenses qu’ils en deviennent épuisants.
« Parfois je fais des rêves qui semblent très réels (= rêves lucides). Où je contrôle tout, c’est fascinant mais je me réveille vidée, comme si je n’avais pas dormi du tout. »
Ce manque de repos profond maintient votre système nerveux dans un état de stress chronique, rendant la gestion des émotions et des pulsions alimentaires presque impossible le lendemain.
Ça peut être aussi des cauchemars qui ponctuent la nuit : avoir trop chaud, ou avoir un sentiment d’angoisse et d’oppression durant la journée impacte la nuit.
En effet, mal gérer ses émotions durant la journée et absorber trop d’émotions négatives des autres pousse l’inconscient à les exprimer comme il peut et c’est bien souvent quand on lâche prise qu’il le fait : durant la nuit.

3°) Le réveil de l’angoisse : l’aube, le stress et la faim émotionnelle
Le dernier scénario est tout aussi destructeur : se réveiller bien avant le réveil, à 4 ou 5 heures du matin, avec une boule au ventre et des pensées qui tournent en boucle. Ce réveil précoce est souvent le signe d’une anxiété profonde qui s’exprime lorsque les défenses psychiques sont au plus bas. Votre journée commence avec un pic de cortisol, l’hormone du stress, qui a pour effet direct d’augmenter l’appétit et les envies de « comfort food » (=nourriture doudou) . La bataille contre les troubles alimentaires est perdue d’avance, car vous la commencez avec un corps et un esprit déjà à bout.
Pareillement, le manque de sommeil empêche de ressentir le sentiment de satiété pour le reste de la journée. Et la nourriture devient alors un refuge pour se maintenir éveillé.
D’autres personnes encore ont beaucoup trop d’idées au réveil. L’astuce étant d’écrire ses idées dans un carnet et demander à son inconscient de pouvoir les traiter à 9h30 lorsqu’on sera au bureau. Mais cela cache souvent en arrière-plan toujours un sentiment de stress, un mode de survie activé, un besoin de performance, de se dépasser ou de se prouver des choses pour avoir de la valeur.
Thérapie par l’hypnose : éteindre l’incendie intérieur pour retrouver le sommeil
Face à cet épuisement, les régimes et la restriction sont la pire des solutions. Ils ne font qu’ajouter du contrôle et du stress à un système qui est déjà en surchauffe. La clé n’est pas de mieux contrôler votre alimentation, mais de comprendre pourquoi vos nuits sont devenues un champ de bataille. L’insomnie et les troubles alimentaires sont les deux faces d’une même pièce : une insécurité intérieure.
L’hypnose ne cherche pas à vous forcer à dormir. Elle s’adresse à votre inconscient pour apaiser ce qui vous tient éveillée. Le travail thérapeutique permet de désamorcer les angoisses profondes, de calmer le système nerveux et de réapprendre à votre cerveau que la nuit est un espace de sécurité et de régénération.
En traitant la cause de l’anxiété, le sommeil s’améliore naturellement. Et lorsque vos nuits redeviennent paisibles, vous coupez la source d’énergie de vos compulsions. Vous n’avez plus besoin de manger pour survivre à votre fatigue.
Vous pouvez enfin éliminer une cause qui génère au moins 30% de vos troubles alimentaires, avant de pouvoir travailler sur d’autres aspects de votre vie.