» Quand j’ai suivi le programme de Robin, j’étais assez surprise parce qu’il ne parlait jamais de nutrition diététique, mais il parlait toujours de nos relations professionnelles, amicales et familiales. Force est de constater, que sa méthode a bien plus marché que tous les régimes que j’ai fait dans ma vie. »
Camille, 26 ans.
Nos relations peuvent nous couper l’appétit, nous faire manger raisonnablement ou nous faire grossir. Ça peut paraître complètement fou dit comme ça, car personne n’en parle. Tout le monde préfère parler de la quantité de nourriture qu’on est censé manger durant un repas.
Or, les repas sont des moments conviviaux. Ils structurent notre journée, notre société, ils nous permettent de prendre du temps avec les gens qu’on aime (ou pas).
C’est tout le sujet de cet article : manger avec des gens que l’on aime pas, peut nous stresser, nous faire manger plus que de raison ou empêcher notre corps de nous protéger de l’excès alimentaire.

L’Effet Lapin : quand la tendresse est plus forte que le cholestérol
Imaginez un laboratoire dans les années 70. Des chercheurs veulent comprendre l’impact d’une alimentation riche en graisses sur la santé. Ils créent deux groupes de lapins. Tous reçoivent la même nourriture, un régime désastreux, bourré de cholestérol, conçu pour boucher leurs artères. Logiquement, à la fin de l’expérience, tous les lapins devraient être malades.
Pourtant, un groupe présente des résultats incroyables : leurs artères sont 60% moins atteintes que celles des autres. Ils sont en bien meilleure santé.
Les scientifiques sont perplexes. Ils vérifient tout : la nourriture, la génétique, l’environnement. Rien n’explique cette différence. Rien, sauf un détail humain. La laborantine chargée de nourrir ce groupe de lapins « protégés » ne se contentait pas de leur donner leur nourriture. Avant chaque repas, elle les sortait de leur cage, les caressait, leur parlait doucement, leur offrait de l’affection.
Ces quelques minutes de tendresse avaient suffi à protéger leur corps des effets dévastateurs d’une alimentation toxique. C’est ce qu’on a appelé « l’Effet Lapin ».
En entendant cette histoire, Camille a eu un déclic. Des larmes ont coulé sur ses joues. « Mais… ça veut dire que ce n’est pas juste dans ma tête ? Que ce que je ressens à table avec ma mère, mon corps le ressent aussi ? ». Oui. Mille fois oui. Ce n’est pas dans votre tête. C’est dans vos cellules, dans vos artères, dans votre estomac.
Votre corps entend tout : l’impact du stress social sur votre métabolisme
Ce que l’histoire des lapins nous enseigne, et que la science a confirmé depuis, est une vérité fondamentale que les personnes souffrant de troubles alimentaires comme la boulimie ou l’hyperphagie connaissent intimement : l’environnement émotionnel dans lequel nous mangeons est aussi important que la nourriture que nous mangeons.
Un repas pris dans l’angoisse, la peur ou le ressentiment n’est pas métabolisé de la même façon qu’un repas partagé dans la joie et la sécurité.
Le dialogue silencieux entre votre cerveau et votre estomac
Votre système digestif est souvent appelé notre « deuxième cerveau ». Il est tapissé de millions de neurones et communique en permanence avec le cerveau principal via l’axe intestin-cerveau. Quand vous vous asseyez à une table où règne une tension palpable, où vous craignez le jugement, la critique ou simplement l’indifférence, votre cerveau déclenche une alarme. C’est un réflexe de survie archaïque. Pour lui, un danger social est un danger de mort. Il active alors le système nerveux sympathique, celui du mode « combat ou fuite ».
Le résultat est immédiat et physique. Le sang quitte votre système digestif pour affluer vers vos muscles, prêts à l’action. La production d’acide gastrique ralentit. Les contractions de votre estomac se figent. C’est pour cela que vous avez l’impression d’avoir « l’estomac noué », une « boule au ventre ».
Votre corps est physiologiquement incapable de digérer correctement car il est en état d’alerte maximale. Manger dans cet état, c’est comme demander à une voiture de faire le plein tout en roulant à 130 km/h sur l’autoroute. C’est contre-nature.
L’inflammation : le feu intérieur allumé par les relations toxiques
Ce stress chronique ne fait pas que perturber la digestion. Il inonde votre corps d’hormones du stress comme le cortisol et l’adrénaline. À court terme, elles sont utiles. Mais lorsqu’elles sont produites à chaque repas de famille, chaque dîner avec un partenaire toxique, elles créent un état d’inflammation chronique de bas grade. C’est un feu silencieux qui consume votre corps de l’intérieur.
Cette inflammation a des conséquences directes sur la gestion du poids, notamment dans le cas de l’hyperphagie. Elle perturbe les signaux de faim et de satiété, favorise le stockage des graisses, particulièrement au niveau abdominal, et augmente le risque de résistance à l’insuline. Votre corps, en état de siège permanent, se met à stocker de l’énergie en prévision d’une attaque qui ne vient jamais. Il ne s’agit pas d’un manque de contrôle, mais d’une réponse biologique à un environnement perçu comme hostile.
Quand le microbiote intestinal écoute les conversations
Ce n’est pas tout. Le stress social chronique altère profondément votre microbiote intestinal, cet écosystème de milliards de bactéries qui joue un rôle clé dans votre digestion, votre immunité et même votre humeur. Un environnement de repas anxiogène favorise la prolifération de « mauvaises » bactéries, ce qui peut entraîner des ballonnements, des douleurs, et une mauvaise absorption des nutriments. Votre intestin devient le miroir de vos relations : un environnement déséquilibré et hostile.

Des repas sous tension aux crises de boulimie et d’hyperphagie
Comprendre ces mécanismes permet de jeter une lumière nouvelle sur le cycle infernal des troubles du comportement alimentaire. La crise de boulimie ou d’hyperphagie qui survient après un repas difficile n’est pas un acte de folie ou de gourmandise. C’est une conséquence logique et presque inévitable de ce qui s’est passé avant.
Le mécanisme de la déconnexion : pourquoi vous ne sentez plus votre faim
Durant un repas stressant, toute votre énergie est mobilisée pour gérer l’environnement. Vous analysez chaque mot, chaque regard. Vous anticipez la prochaine pique, le prochain silence pesant. Vous êtes en hypervigilance. Dans ce mode de survie, il n’y a plus de place pour écouter les signaux subtils de votre corps. Vous êtes complètement déconnectée de vos sensations de faim et de satiété. Vous mangez mécaniquement, ou vous ne mangez pas du tout, incapable de savoir ce dont votre corps a réellement besoin.
Le trouble alimentaire vous force à vivre dans votre tête, coupée de vos ressentis corporels. Le repas n’est plus un moment de nutrition, mais un champ de mines émotionnel.
La crise de compulsion : une recherche désespérée de réconfort
Une fois le danger passé, une fois que vous êtes seule et en sécurité, votre système nerveux, épuisé par cet état d’alerte, crie au secours. Le corps n’a reçu ni le plaisir, ni les nutriments, ni le réconfort dont il avait besoin. La crise de compulsion qui s’ensuit est une tentative désespérée de compenser. C’est une quête chimique de réconfort.
En mangeant de grandes quantités d’aliments sucrés et gras, vous cherchez à obtenir un shoot rapide de dopamine et de sérotonine, les neurotransmetteurs du plaisir et de l’apaisement, pour calmer le cortisol qui circule encore dans vos veines. La crise n’est pas le problème, elle est la solution tragique que votre corps a trouvée pour s’auto-médicamenter après avoir subi une agression émotionnelle. C’est un pansement sur une blessure invisible. C’est une tentative de remplir un vide qui n’est pas dans votre estomac, mais dans votre cœur.
Pourquoi les régimes échouent face au stress relationnel
C’est là que l’on comprend pourquoi les régimes et le rééquilibrage alimentaire sont voués à l’échec pour aider à guérir durablement des troubles alimentaires comme la boulimie et l’hyperphagie. On vous demande de contrôler le contenu de votre assiette alors que le véritable problème se trouve dans l’invisible, dans les relations qui vous empoisonnent.
Demander à une personne de suivre un plan alimentaire strict dans un environnement familial toxique, c’est comme demander à quelqu’un de repeindre les murs d’une maison dont les fondations sont en train de s’effondrer. C’est s’attaquer au symptôme sans jamais toucher à la cause. Vous pouvez tenir un jour, une semaine, avec une volonté de fer.
Mais dès que vous serez exposée à nouveau à ce stress relationnel, votre biologie prendra le dessus. Et vous ne vous battrez plus contre votre envie de manger, mais contre vos instincts de survie les plus profonds. C’est un combat perdu d’avance qui ne fait qu’alimenter le cycle de la honte et de l’échec.
L’hypnose : réapprendre à dresser des frontières, même à table
Si la solution n’est pas dans l’assiette, où est-elle ? Elle réside dans la capacité à construire une sécurité intérieure si solide qu’elle vous protège des agressions extérieures. C’est précisément là que l’hypnose devient un outil d’une puissance inégalée pour aider sur le chemin de la guérison des TCA.
Mon programme n’a pas pour but de vous apprendre à mieux manger. Il a pour but de vous donner la force de couper les ponts avec des relations toxiques, même si ce sont des gens proches, même si ce sont des gens qui ont un « bon fond » mais qui, en réalité, vous font du mal.
Parler à votre inconscient pour calmer le système d’alarme
L’hypnose permet de communiquer directement avec votre inconscient, là où sont logés vos réflexes de survie et vos blessures émotionnelles. En état d’hypnose, nous pouvons « reprogrammer » cette alarme interne qui se déclenche de manière excessive. Nous apprenons à votre système nerveux à faire la différence entre un danger réel et une menace perçue.
L’objectif est d’abaisser le niveau de stress de base, de calmer cette hypervigilance constante pour que vous puissiez aborder les repas avec plus de sérénité.
Construire sa sécurité intérieure pour ne plus dépendre des autres
Le cœur de la thérapie est de construire en vous un sanctuaire, un espace de sécurité intérieure qui ne dépend ni de l’approbation, ni du regard des autres. L’hypnose aide à cicatriser les blessures anciennes qui vous font croire que vous avez besoin de l’amour ou de la validation de personnes qui vous sont nocives.
En vous sentant enfin en sécurité avec vous-même, vous développez la capacité de poser des limites claires. Vous trouvez la force de dire « non », de quitter la table, ou de ne plus vous rendre à ces repas qui vous détruisent. Car vous comprenez que votre bien-être est plus important que les conventions sociales ou les liens du sang.
De la restriction à l’écoute : retrouver les signaux de son corps
Lorsque le système d’alarme est apaisé et que la sécurité intérieure est installée, un miracle se produit. Vous recommencez à entendre les murmures de votre corps. Pour la première fois depuis des années, vous pouvez vous demander : « De quoi ai-je faim, réellement ? ». Vous redécouvrez les sensations de faim et de satiété.
Le besoin de vous remplir pour combler un vide émotionnel disparaît, car ce vide est désormais comblé par l’amour et le respect de vous-même. La nourriture retrouve sa juste place : celle d’un plaisir et d’une source d’énergie, et non plus d’un anxiolytique ou d’une punition.

Et si la clé de la perte de poids et l’arrêt des crises n’était pas dans votre assiette, mais dans vos relations ?
Le chemin pour sortir de la boulimie ou de l’hyperphagie n’est pas un chemin de privation, mais un chemin de libération. Il ne s’agit pas de moins manger, mais de mieux s’aimer.
L’Effet Lapin nous montre une vérité simple mais révolutionnaire : la bienveillance est un nutriment aussi essentiel que les vitamines.
Arrêtez de vous battre contre votre corps. Il n’est pas votre ennemi. Il est votre allié le plus fidèle, qui tente de vous protéger avec les seuls outils qu’il connaît. Écoutez son message. Les crises, l’estomac noué, le poids qui vous fait souffrir ne sont que les symptômes d’un environnement qui ne vous nourrit pas émotionnellement.
La véritable guérison commence lorsque vous décidez de vous offrir l’environnement que vous méritez. Un environnement où vous êtes respectée, aimée et en sécurité. Parfois, cela signifie s’éloigner de ceux que l’on aime. Toujours, cela signifie se rapprocher de soi-même.
L’hypnose est une voie pour faire ce voyage intérieur, pour trouver la force de choisir votre table, de choisir vos convives, et surtout, de vous choisir, vous.
