Pourquoi je mange mes émotions ? Le poids du silence et le don de soi
« Pendant que je pense aux autres, qui pense à moi ? »
Cette phrase, c’est celle que j’ai dit à Léa, 28 ans, en séance.
Elle me regarda surprise en entendant cette phrase, comme si un déclic venait de se faire.
Léa souffre de crises de boulimie depuis l’adolescence et a enchaîné les régimes pour tenter de contrôler une prise de poids liée à l’hyperphagie. Sa vie, c’est un don permanent : pour son travail, pour ses amis, pour sa famille. Elle est le pilier, celle qui écoute, qui console, qui trouve des solutions. Mais le soir, quand la pression retombe, le silence de son appartement se remplit par le bruit des paquets qu’on ouvre. La nourriture devient sa seule confidente.
Le cercle vicieux du trouble alimentaire : S’oublier pour les autres
Léa, comme tant d’autres femmes que j’accompagne, a appris très tôt à mettre ses propres besoins de côté. Exprimer une émotion, un désir, une fatigue ? Ce serait égoïste.
Elle a grandi avec cette idée qu’il y a toujours « plus malheureux que soi », que ses propres peines sont dérisoires face à celles des autres. Alors, elle a appris à taire. À enfouir. La tristesse, la colère, la frustration… Toutes ces émotions sont devenues des visiteuses indésirables, immédiatement étouffées sous une couche de réconfort alimentaire.
La nourriture ne juge pas, elle ne demande rien en retour. Elle est là, disponible, pour combler un vide qui n’est pas celui de l’estomac, mais celui de l’âme. Ce mécanisme est au coeur de la boulimie et de l’hyperphagie : manger pour ne pas ressentir.
La culpabilité de prendre soin de soi : un frein à la guérison
Le vrai déclic pour Léa, ce fut de réaliser que ce don de soi permanent l’épuisait et nourrissait son trouble alimentaire.
« C’est difficile de penser à moi, j’ai l’impression de les abandonner, de ne pas être une bonne personne si je ne suis pas là pour eux. »
Cette culpabilité est une prison dorée. Elle empêche de se poser la question essentielle : de quoi ai-je besoin, moi ? Le manque de confiance en soi alimente ce schéma. On cherche dans le regard et la reconnaissance des autres une valeur qu’on ne s’accorde pas à soi-même. On donne, on donne, en espérant recevoir un peu de cette estime qui nous fait défaut. Mais le puits est sans fond. Et les crises continuent, comme un rappel brutal que quelque chose ne va pas.
L’hypnose pour désamorcer la bombe émotionnelle
Les régimes n’ont jamais fonctionné pour Léa, et pour cause : ils ne font qu’ajouter de la restriction et de la frustration sur une blessure émotionnelle. Ils traitent le symptôme (le poids, l’alimentation) sans jamais aller voir la cause.
Le trouble du comportement alimentaire n’est pas un problème de volonté, mais le langage d’une souffrance.
C’est là que l’hypnose change radicalement la perspective. En état d’hypnose, on ne parle pas de calories. On parle à l’inconscient, ce gardien de nos émotions enfouies. On apprend à identifier ces émotions trop longtemps ignorées, à comprendre leur message, à leur donner le droit d’exister sans passer par la nourriture. C’est un travail de libération qui permet de désactiver les automatismes.
Apprendre à s’aimer pour mieux aimer les autres
Sortir de la boulimie ou de l’hyperphagie demande du temps. C’est un chemin pour réapprendre à s’écouter, à s’autoriser à être fatiguée, triste ou en colère sans culpabiliser.
Et ce qui est merveilleux, c’est que prendre soin de soi n’est pas un acte égoïste. Au contraire. En se remplissant de l’intérieur, en apaisant ses propres tempêtes, on devient plus disponible, plus authentique, et plus forte pour les autres. Léa a compris que prendre du temps pour elle n’était pas oublier les autres, mais devenir un modèle inspirant.
En s’autorisant à vivre ses émotions, elle donne inconsciemment la permission à son entourage de faire de même. Le chemin vers la guérison des TCA n’est pas seulement un chemin vers un rapport apaisé avec la nourriture ; c’est un chemin vers soi. C’est choisir, enfin, de penser à soi.
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